Philippe Miller a été nommé Directeur du CRD Edgar Varèse à Gennevilliers en mai 2021.
Le conservatoire compte aujourd’hui un département de danse (jazz, contemporain, classique, hip hop) des départements de musique classique et contemporaine, musique orientale (oud, cordes, kanoun, ney, percussions, choeur, analyse), de tango (bandonéon, cordes, piano, analyse, écriture, orchestres, musique de chambre), de jazz, de percussions afro-cubaines (tambours batá), de musiques actuelles, des ensembles à cordes, à vents, un orchestre symphonique, un orchestre adultes amateurs, des choeurs d’enfants et d’adultes, des ateliers de musique contemporaine, de musique de chambre, de jazz, deux big bands, des cours de FM, de composition, d’écriture, d’orchestration, d’analyse, de MAO, NAO, des parcours découvertes, des classes CHAM, CHAD, CHAV … Au total plus de 110 professeurs passionnés et passionnants !
Si je pense « conservatoire » il y a trois lieux qui me viennent à l’esprit : Fontenay-sous-Bois, où j’ai suivi les cours de haut vol de solfège (à coups de Dandelot, de Weber et de Lavignac) et d’histoire de la musique de Claude Wantelez, classes dans lequelles j’ai appris mon métier ; Alfortville, la première équipe dans laquelle j’ai enseigné puis Gennevilliers, dirigé pendant trente ans par Bernard Cavanna.
Composer, enseigner, c’est une question d’équilibre. L’humain, la musique… Comment définir la richesse d’un endroit comme le conservatoire de Gennevilliers ? Derrière chaque porte, un monde… Danse ou musique, bandonéon, ney, violon, sax, oud, improvisation, ensembles contemporains, groupes, rock, jazz, tango, lyrique, musique orientale, afro-cubaine…. Emotion garantie !
Loin des systèmes, des standardisations, de la pensée unique, cette multiplicité de connaissances, de passions, fleurit et se pollinise.
L’inauguration du nouveau conservatoire en janvier 2016 en présence de Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers, de Jacques Bourgoin, ancien maire, de Gonéry Libouban, directeur de la culture et de la jeunesse, des représentants de la DRAC et du département, à été particulièrement éloquente, les concerts se succédant pendant tout un week-end , intenses, pleins à craquer, chaleureux, un vrai bonheur et un vrai espoir renforçant le sentiment qu’ici, au CRD de Gennevilliers, il se passe quelque chose d’important, de beau, de vital pour la culture et pour l’avenir, un enseignement durable.
Travailler dans une telle structure, être entouré de tels musiciens et pouvoir faire appel à eux pour des compositions est une chance inouïe. Depuis mes premières musiques j’ai pu écrire en pensant aux instrumentistes qui allaient jouer, avançant en confiance, m’appuyant sur eux. Sur les 80 musiciens qui ont joué sur la BO de Jeanne et le garçon formidable, j’en connaissais au moins 70, professeurs d’Alfortville ou de Gennevilliers, grands élèves, amis. L’aria du coursier, par exemple, un des airs du film, est accompagné par un ensemble de douze cornistes dirigé par Patrice Petitdidier, professeur de la classe de cor. Se retrouver au studio Davout avec cet ensemble improbable et grandiose, pour un premier long métrage, fut extraordinaire.
Pour la musique des Mains Sales, mis en scène par Guy-Pierre Couleau, tout à été enregistré par Pierre-Marie Bonafos, clarinette basse, saxophones, cela sonnait dans le somptueux théâtre de l’Athénée !!!
Cette intimité avec les musiciens m’a permis de ne pas avoir à délocaliser dans les pays de l’Est! Noemi Schindler, Pierre-Marie Bonafos, Cécile Audebert, Sebastian Quezada, Jean Baptiste Henri, Sabine Balasse, Léo Teruggi, Belinda Peake, Emmanuel Dandin, Sylvain Cornille, Juanjo Mosalini, Christophe Roy, Gilles Ferré, Philippe Nahon, Julien Chevalier, pour ne citer que ceux avec lesquels j’ai eu la chance d’enregistrer plusieurs fois depuis vingt ans, sont à la fois de merveilleux musiciens, collègues et amis ».
Philippe Miller compositeur